Êtes-vous sûre d’être une femme libre ?

Une mère fait beaucoup plus que mettre au monde un enfant. Elle façonne littéralement le devenir de sa fille. Elle peut en faire une femme libre ou la limiter dès le début. Mais elle n’est pas la seule, même si son influence est majeure.

  • Le père (même s’il n’est pas physiquement présent)
  • La société
  • Les différentes relations et expériences que nous vivons.

Nous forgent malgré nous, nous emprisonnant sans que souvent nous n’en ayons conscience.

Je suis surpris par le nombre de femmes qui me consultent pour une difficulté sexuelle ou relationnelle et qui réalisent au cours de la thérapie, l’étendue des chaines invisibles qui les entravaient sans qu’elles en aient conscience.

Je leur dit souvent:

  • « Si vous ne voulez pas faire quelque chose, c’est votre choix, vous avez le droit. »
  • « Si vous ne pouvez pas faire quelque chose, c’est qu’il s’agit d’un conditionnement, pas d’un choix. Interrogez vous alors sur l’intérêt réel de cet automatisme »

Et vous ? Êtes-vous sûre d’être une femme libre ?

Est-ce vraiment vous qui dirigez votre vie et votre sexualité ou laissez-vous, sans même vous en rendre compte, d’autres personnes décider pour vous ?

Car de la même façon que ce qui occupe notre esprit consciemment dirige notre vie, ce qui l’occupe inconsciemment l’influence également.

Comme pour tout ce qui compose notre vie, la sexualité est le fruit d’une transmission, d’une éducation.

Elle est le résultat d’une « éducation verticale » (nos parents et grand-parents) et d’une « éducation horizontale » (la société et les gens que nous fréquentons).

Petit à petit, ces différentes forces nous formatent.

L’important est de savoir que toute petite fille est destinée à devenir une femme. Les graines plantées dès l’enfance vont guider cette construction, créant des chaines invisibles semblables à des plantes grimpantes.

Bien souvent nous n’avons même par conscience de la présence de ces chaînes. Nous les entre apercevons dans certaines situations et souvent nous cherchons une raison extérieure à notre manque de liberté de mouvement, à notre mal-être.

Cependant, tant que nous essayons de trouver la cause en dehors de nous, nous ne pouvons pas avancer et nous délier de ces entraves qui limitent notre champ des possibles.

Il est impossible d’avoir confiance en soi et d‘être une femme libre si vous n’avez pas conscience de ce qui vous limite.

C’est généralement en prenant comme base le parent du même sexe que nous commençons malgré nous à créer les premiers maillons.

Pour le petit enfant, papa et maman sont tout ! C’est même une question de survie. Le petit humain nait dépourvu de capacités à survivre seul et est donc pendant les premières années de sa vie complètement dépendant de ses parents. On pourrait caricaturer cela sous le schéma suivant:

Maman = Amour (sentiments, émotions, calins)

Papa = Protection

Et pour être sûr d’obtenir d’eux ce que nous attendons, nous allons donner à nos parents la meilleure image de nous.

Pour mériter l’amour de maman, la petite fille va donc se glisser dans le chemin tracé par sa mère.

Regardez le comportement des petits et à quel point ils vouent de l’admiration pour leurs parents. Il vont se glisser naturellement dans un jeu de rôle. Un jeu qui va être différent pour chacun des parents.

Au début, le bébé n’est même pas conscient d’être indépendant de sa mère. Il met plusieurs mois à réaliser qu’il est un être distinct d’elle. Et déjà, la construction de l’être qu’il sera plus tard est bien avancée.

Cela va continuer, car même une fois la distinction faite, la petite fille va continuer à s’identifier au modèle féminin de la maison. Elle va chercher également à trouver sa place dans la lignée des femmes qui l’ont précédées.

C’est là que les premières chaînes se construisent. Cette « femme modèle » qu’est la mère a un rôle capital. C’est sur elle que va reposer l’instruction de sa fille sur ce qu’est une femme dans ses différents rôles.

Malheureusement, la mère elle-même est formatée par sa propre instruction, son vécu et ses chaînes.

Une mère qui s’identifie essentiellement dans son rôle maternel saura peut-être transmettre à sa fille une identité maternelle.

Mais sera-t-elle capable de lui transmettre une identité sexuelle de femme et d’amante épanouie ? Lui dire que la sexualité et la relation avec un homme peut être source de plaisir ?

il n’y a rien de moins sûr que cela…

Beaucoup de femmes sont influencées par la société

C’est une des causes principales de difficultés sexuelles et de ruptures: La difficulté qu’ont beaucoup de femmes à continuer à exister autrement qu’en tant que mère, une fois les enfants nés.

Elles se trouvent prises dans un tourbillon où elles pensent faire bien. Elle mettent toute leur énergie dans la réussite de ce qu’elles pensent devoir faire. Ne comprenant pas pourquoi cela ne les rend pas pleinement heureuses.

D’autant plus, que la majorité des femmes aujourd’hui en âge sexuel, sont les filles de la génération qui à découvert la libération de la femme…Et que cette libération est essentiellement passée par l’indépendance financière et professionnelle.

Nos mères ont donc transmis des valeurs et un modèle de femme indépendante et professionnelle. Mais qu’en est-il de la transmission du modèle de femme sexuellement heureuse et épanouie ?

Qu’en est-il du modèle de femme épanouie par son couple et sa relation aux hommes ?

Quand je reçois en thérapie une personne, je pose souvent cette question: « Comment est la sexualité et la vie affective de vos parents ? »

La logique voudrait qu’ils ne sache pas répondre. Après tout la sexualité fait partie de la sphère privée. Pourtant nous savons toujours ce qu’il en est. Bien sûr nous ne pouvons pas dire ce que font ou faisaient exactement nos parents. Mais nous pouvons dire si pour eux, sexualité et relation homme-femme étaient ou sont synonyme de plaisir.

Bien sûr, cela ne présentera pas de problème si le bonheur de cette femme est assuré par sa réussite professionnelle ou sa réussite en tant que mère.

Mais si elle a également besoin de se sentir épanouie affectivement et sexuellement, elle risque fort d’être en difficulté. De ne pas être libre de se détacher d’un modèle trompeur basé sur le travail et les enfants.

De « courir après le bonheur » sans se rendre compte qu’elle court avec un boulet au pied. Car en investissant toute son énergie dans une carrière prenante et une maternité qui la rendra admirable (et donc aimée de sa mère et de la société), elle risque de ne pas combler son propre besoin d’épanouissement affectif et sexuel.

Nous avons tous une réserve d’énergie limitée. Et cette énergie doit être répartie entre les différents pans de notre vie.

Le rôle du père dans la construction identitaire de la femme libre

Il n’y a pas que la mère qui ait un rôle à jouer dans la construction de la femme et de l’amante que sera plus tard la petite fille. Le père joue également un rôle important.

Et cela même s’il n’est pas présent physiquement. Car il est toujours présent d’une façon ou d’une autre dans la vie de la petite fille. Ne serait-ce que dans le discours maternel et dans celui de la société.

Nous avons tous besoin de points de repères et nous séparons souvent le monde en deux catégories: Une chose et son contraire: Le blanc et le noir, la droite et la gauche, l’homme et la femme…

Dans la construction de la petite fille, la mère va lui servir de premier modèle auquel se référer. Mais le rôle du père est de la séparer de sa mère, de lui faire comprendre qu’elle est une femme à part entière.

Il représente l’élément masculin. Celui qui va permettre à la fille de construire sa féminité en ayant maintenant deux points de repères:

-Un repère féminin grâce à sa mère

-Un repère masculin grâce à son père.

C’est cette rencontre du féminin et du masculin qui va autoriser la femme qu’elle deviendra à se sentir totalement épanouie dans ses différents rôles de femme et dans sa rencontre avec l’autre sexe. A être une femme libre de choisir ce qui est bon pour elle. Une amante comblée.

De la même façon qu’il n’existerait pas d’hommes, s’il n’existait pas les femmes… il n’existerait pas de femmes, s’il n’existait pas d’hommes. L’existence et l’identité des deux sexes a donc une place essentielle dans la construction de la structure psychologique de la fille.

Comment se détacher de ces chaînes invisibles qui nous limitent ?

Il est donc capital pour la petite fille devenue femme de trouver son équilibre, qu’elle « casse son éducation« , qu’elle s’autorise à ne pas suivre le modèle qui lui a été dicté par sa mère, qu’elle mette en place sa propre éthique.

C’est à dire un certain nombre de principe et de règles qu’elle acceptera et qui l’équilibreront parce qu’elle les aura choisis.

Qu’elle parte sur des chemins de traverse, faire ses propres découvertes d’adulte indépendante, qu’elle choisisse ce qui la rendra heureuse. Et cela n’est probablement pas le modèle qui pour le moment la limite et l’handicape.

En faisant ses propres choix, elle se libèrera de ses chaînes.

Pour cela, la meilleure solution consiste à se fier à son instinct. Lui, sait ce qui nous convient.

A se demander si instinctivement, développer tel ou tel rôle va nous rendre plus serein ou au contraire moins serein.

Car la sérénité n’est jamais que le sentiment d’être équilibré et à sa place.

Il faut se poser les questions:

-Accepter cette promotion va-t-il me rendre plus sereine ou moins sereine ? Si la réponse est « oui », foncez ! Mais si la réponse est « non », il est probable que ce dont vous ayez besoin soit différent.

-M’autoriser à la sexualité va-t-il me rendre plus sereine ?

-Exprimer mes désirs, mes fantasmes ?

….

Pour être heureuse, il est indispensable de rendre aux générations précédentes ce qu’elles ont transmis. Il s’agit là, de LEUR modèle, de leur vie.

Il est temps que chaque femme s’autorise à être et à faire ce qu’elle a envie d’être et de faire. Sans demander la permission à personne et sans se faire influencer par un courant de pensée ou une idéologie.

Suivez votre instinct. Lui, sait ! Et si quand vous faites une chose vous sentez qu’instinctivement cela vous génère du négatif, c’est que ce que vous faites ne vous correspond pas.

Changez, faites autre chose et autorisez-vous à ne pas faire comme les autres. Ce qui vous importe c’est votre bonheur. Et le chemin qui vous permettra de le trouver est différent du chemin qui appartient aux autres femmes. C’est cela être une femme libre.

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris » (Oscar Wilde)

D’autres articles pour améliorer votre bien-être et votre sexualité…

Un livre très intéressant à lire pour évoluer dans sa vie de femme…

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